Une superbe plaquette imprimée à 250 exemplaires accompagnés d’un dessin aquarellé de l’auteur, cousus à la main et enveloppés avec soin dans du papier cristal, ce qui explique le titre de la collection : « Les cahiers-cristal ».Voilà pour ce qui est de la présentation. Le contenu, pour sa part, est largement à la hauteur. Jean-Pierre Védrines n’est pas seulement le directeur de l’excellente revue Souffles. Il est également peintre, romancier, mais surtout et avant tout, poète. L’oubli, la solitude, la mélancolie, sont les dominantes du recueil : Mais avant tout en moi il y a cet arbre, la fente, dans tout ce que l’homme n’est pas. Alors que le temps révèle la parole de l’idéale forcine noire, le poète cherche la sève liquéfiée dans ses os blancs. Le recueil tourne autour de ce vers qui ne cesse de revenir : Mais avant tout en moi il y a cet arbre. Cet arbre, nœuds des mains en attente des paysages innés ; cet arbre, la fente, dans tout ce que l’homme n’est pas ; cet arbre, porteur de lieux nus, d’offrandes, d’eaux fraternelles, lenteur si proche du soleil. Le poète est bien cet arbre enraciné à sa propre terre. A sa propre fin. Le poète est bien cet arbre que l’on abat.
©Christophe Dauphin
(Note de lecture in Poésie 1 / Vagabondages, n° 48, décembre 2006)