Dans cet ouvrage, qui a reçu le Prix Olympique 2007 (prix annuel de poésie en Aquitaine), Josette Ségura se fraie un chemin de calme certitude vers une spiritualité de plus en plus concrètement appréhendée:
« Je voudrais être dans une parole qui s’appuie sur l’air ».
Elle accueille cette douceur que recèle l’invisible et qui veut nous guérir de « tant de haine », haine elliptiquement et pudiquement tue.
Une telle poésie aspire à un déchiffrement de l’âme à l’âme, à la découverte de ce qui résiste à toute perte:
« Nous écoutons ce qui se voit presque ».
Josette Ségura désigne ce qui est la négation de la poésie: la violence du refus d’aimer, le mutisme comme anti-silence. Elle cherche « la langue dans la langue », mélodie sans mots. Car, dans un autre canton de l’âme, peut se rencontrer « notre être inhabité »:
« Laissez-moi au creux de la pierre
avec mes peupliers sans feuilles
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suivre ce fil de paroles tues. »
Après tant de désert, l’être accède à un propos partageable « comme un bouquet de fleurs blanches ».
Dans la deuxième partie : « L’enclos », l’ouvrage de Josette Ségura s’édifie sur un espace épuré: un pays du Sud (« C’est toujours l’été »), le ciel, la montagne, une tombe.
Cette part du monde s’exhausse à l’éternité, efface les barrières de l’esprit et du temps, s’intériorise au point d’être une médiatrice de l’infini:
«Tout fait signe sur le parvis de notre âme, loin de ces jours opaques où nous replongeons dans l’absence. »
©Gilles Lades