Il y a tellement à puiser dans un livre de Michel Passelergue que l’on ne sait plus très bien quel vers choisir en exemple afin de donner corps à une pensée dont la richesse côtoie la générosité avec un égal bonheur.
Dans ce nouveau livre, «Ombres portées, ombres errantes», (Éditions du Petit Véhicule) qui fait suite au volume « Le sang étroit » (GRP), Michel Passelergue en effet, reprend ses thèmes favoris, bien conscient du « feu qui sombre » en chacun de nous.
se vide
à pétrir tant d’oubli, tant d’usure »
Le livre se divise en une douzaine de séquences et chacune se plie à une écriture qui exige beaucoup du créateur afin d’aboutir à un juste équilibre entre chimie des corps et harmonie des mots du poème.
On pénètre dans l’univers de Michel Passelergue si l’on veut bien admettre ses relations privilégiées avec la science. Le fait qu’il ait été rédacteur en chef de la belle revue, aujourd’hui disparue, de Gérard Murail, « Phréatique », et qu’il s’intégra au GRP (Groupe de Recherches Polypoétiques), est un élément très significatif de sa démarche qui gouverne par la seule authenticité.
où la lumière secoue
en vain toute son écume »
Proche du « Centre », cette poésie « bouge l’espace » devant le miroir du temps. Ombres et lumières, ici, se confondent.
©Jean Chatard
Note de lecture in revue Les Hommes sans épaules, n° 32, 2nd semestre 2011