J’avoue avoir été conquis par cet homme hors norme, à la fois poète de talent et élu de conviction, qui ne mâche pas ses mots, qu’est Roland Nadaus, à un tel point, que j’ai soufflé le livre et la note de lecture à C. Dauphin. Roland Nadaus a bâti une ville : Guyancourt, dans les Yvelines, dont il fut le maire durant trente années. Poète et élu, c’est justement à cette double casquette dont il ne fit toujours qu’une (ce qui a dû déranger pas mal de monde, tant en politique qu’en poésie), que Nadaus consacre son livre : « Donner un nom est pouvoir presque divin ; j’ai eu cent et une fois cette chance – et parfois j’ai fait l’acrobate ou même le clown au nez rouge pour donner nom à l’amour, à l’admiration, à la reconnaissance, à l’espoir, au témoignage, à la beauté. » C’est bien l’histoire des noms qu’il a donnés aux rues de sa ville (des noms de poètes, y compris vivants, ce qui est unique) dont il est question ici. Si le sujet pourrait paraître ennuyeux, j’assure qu’il n’en est rien sous la plume de Roland Nadaus. Les noms de la ville, sous-titré « Poèmes journalistiques » se lit d’une traite comme un récit qui tient en haleine.
©Karel Hadek
(Note de lecture in revue Les Hommes sans épaules, n° 25, 1er semestre 2008)