La poésie de Monique W. Labidoire est de celles que l’on aborde avec une certaine confiance sachant par avance qu’elle nous interpellera par son originalité et la profondeur de ses arguments. Alain Duault, le préfacier, ne s’y trompe d’ailleurs pas lorsqu’il souligne le caractère proustien des textes qui occupent la dernière partie de cet ouvrage, sous le titre de À l’ombre des aubépines. Vivante dans les mots, Monique W. Labidoire approche de l’absolu avec cette sensibilité qui n’appartient qu’aux femmes et aux artistes féminins, en tout premier lieu. Ces poèmes adoptent résolument la prose afin de mieux s’articuler autour de la poésie de cette auteure, afin de mieux cerner l’évolution qui, dans le vers rimé ou le vers libre se trouve, non pas prisonnière mais entravée par sa musicalité même. Il est malaisé de citer un exemple ou un extrait tant cette prose est compacte. Et très belle au demeurant. Monique W. Labidoire, avec plus de vingt ouvrages (dont tout récemment, Dans le jardin obscur, Le Passeur éditions, 2014 ; une libre conversation sur la poésie avec Alain Duault), s’affirme comme l’une des auteures importantes de notre petit univers poétique.
©Jean Chatard
Note de lecture in revue Les Hommes sans Épaules, N° 39, 1er semestre 2015.