Tout comme beaucoup de revuistes (Michel-François Lavaur avec « Traces », Jean-Pierre Lesieur avec « Comme en poésie » ou Jacques Morin avec « Décharge »), Michel Baglin reste lié au titre « Texture », très attachante revue qui laissa derrière elle un sillage des plus créatifs. À ses côtés, à la manœuvre : Michel Baglin qui, par le biais du roman, de la nouvelle, du poème s’établit comme l’un des poètes les plus avisés d’aujourd’hui et c’est une excellente initiative que de le rassembler en une belle anthologie personnelle.
« De chair et de mots » est un tout traversé par l’inspiration d’un créateur dont le charme poétique compose avec la vie de chaque jour.
Poète de l’amitié, poète des contacts (il fut journaliste longtemps), Michel Baglin épouse pleinement la réalité qui l’entoure. Le marcheur qu’il est devenu sait faire halte devant les paysages ou les hommes qui méritent attention. Le chemin qui est le sien n’est pas une route, ni une avenue mais une impasse, un sentier à peine défriché. Seulement perceptible aux connaisseurs.
C’est dire que Michel Baglin découvre pour nous un monde qui nous glisse entre les mains, entre les yeux.
Un monde qui s’évapore dès que né, qui s’évapore pourtant gorgé de suc et de sève.
« Laisser venir au monde tout le réel qu’on porte
et qui mûrit quand on écoute
et s’accomplit si l’on consent. »
Dans ce livre, chaque mot est un battement de cœur.
©Jean Chatard
Note de lecture in revue Les Hommes sans Épaules, n° 34, 2nd trimestre 2012.