Élie-Charles Flamand poursuit la publication d’une œuvre exigeante et racée dans laquelle la poésie instille ses pouvoirs et ses mystères en un contexte acquis dès l’abord par les pouvoirs magiques d’un surréalisme, certes omniprésent, mais étayé par de multiples apports esthétiques offrant au poème une profondeur stylistique en même temps qu’un lyrisme tonifiant.
« Derrière le mur fossile / Se tiennent les oiseaux d’écume et de quiétude / Qui estompent les peurs très ornementées / Quand les évidences commencent à s’écrouler!! C’est depuis les bords affûtés du poème / Que l’on perçoit le mieux / L’extatique déchirure temporelle »
Avant d’en être exclu, Élie-Charles Flamand participa activement au mouvement instauré par André Breton, et ses œuvres en furent naturellement dépositaires car proches de sa nature profonde. En témoigne le collage qui, en guise de frontispice, illustre la première page de cet ouvrage. La poésie d’Élie-Charles Flamand, implantée dans une réalité brûlante, prend la forme de structures ancrées dans des espaces que l’auteur apprivoise grâce à la vaste culture de l’insolite et du merveilleux qu’il attise avec amour dans des textes intemporels empruntés au plein jour d’une création privilégiant le fantastique du mot rare, le vers chargé de suc et de sève.
« Ces ajouts s’élargissent / Les traversent enfin / Transfuges effervescents / Les pétales de l’Esprit qui dirige l’août / Et ceux de l’Être nouant le grave à l’aigu »
La couverture de cet excellent ouvrage est signée Obéline Flamand. Elle annonce dès l’abord les espaces mystérieux d’une poésie en constante évolution.
©Jean Chatard
Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007