La poésie de Marc Dugardin utilise les fragments d’une vie intense qu’elle privilégie afin de montrer les seuls instants que mérite l’écrit. On devine, derrière ces textes, derrière ces images au port maîtrisé, les silences éloquents et le non-dit d’un poète au sommet de son art, avec la quinzaine de titres publiés à ce jour.
C’est comme une voix que l’on entendrait en pointillé, aussi riche dans les marges que dans les nuances, mais dont les seules assertions saillantes parviennent jusqu’à nous. Parfois, Marc Dugardin questionne:
« Qui dira le fardeau lorsque
sa légèreté seule doit être portée ? »
Sans dissimuler, il n’offre au lecteur que les seuls éléments d’une poésie apparente dont le titre de l’ouvrage, judicieusement choisi, donne une image exacte: démarche qui, si elle n’occulte pas la nuit, la maintient dans un no man’s land afin de privilégier ces « fragments » essentiels d’une pensée qui en souligne les reflets majeurs.
« avec le sang avec les traces avec
l’inscription des blessures ».
©Jean Chatard
Note de lecture in Les Hommes sans épaules, n° 19, premier semestre 2005.