Ouvrant le dernier recueil de Jean-Vincent Verdonnet, on est envahi par un sentiment de tendresse qui ne nous quitte que longtemps après avoir tourné la dernière page. On connaît de Jean-Vincent Verdonnet la plus grande partie de son œuvre, également publiée par Rougerie, « Où s’anime une trace », et c’est chaque fois la même émotion, la même possession de la terre et des hommes qui habitent le cœur et l’esprit. Le pessimisme de Jean-Vincent Verdonnet n’est pas à démontrer ici, mais les vers sont tant bellement versés à ce dossier de la tendresse que je ne puis m’empêcher d’en citer quelques extraits.
a tissé lentement sa toile
dans les yeux qui ne verront pas
la grande nuit gagner le monde »
Après une éblouissante existence vouée à la poésie, Jean-Vincent Verdonnet se retourne et considère avec un certain humour la philosophie qui le tint debout parmi les poètes.
« Dernier fagot » ? Sans doute ! mais d’un bois précieux.
dans le cœur battant d’une page
t’empêche de mourir vraiment »
Un livre dense, conçu par un poète ouvert au monde qui se crée, ouvert au monde qui s’en va.
©Jean Chatard
Note de lecture in revue Les Hommes sans épaules, n° 32, 2nd semestre 2011