Trois chapitres se partagent cet épais volume d’une poésie que salue dès l’abord Charles Le Quintrec en une belle, longue et utile préface qui souligne les divers aspects de l’écriture de Jean-Claude Albert Coiffard. Fidèle à ses amis, Coiffard honore le cher Jacques Taurand, Norbert Lelubre, Arlette Chaumorcel, Chris Mestas, Gilles Baudry, Henry Rougier et quelques autres parmi les plus authentiques poètes d’aujourd’hui. Voix Mêlées comprend trois chapitres distincts : « Le lutrin du jour », « Ce jour-là » et « Venise aux fontaines d’oiseaux ». L’ensemble forme un ouvrage dans lequel on respire un air plus pur et où le cœur hésite entre le bonheur esthétique et le tendre : parfois – les souvenirs – meurent de trop de bleu. Mais il n’y a pas que du bleu dans la poésie de Jean-Claude Albert Coiffard ! Il y a cette vie qui se donne et se prend, il y a l’aventure d’une journée, de toute une vie, et puis la mort au bout du chemin. L’oubli, peut-être… Il y a cette chaleur humaine qui a raison de tous les rites, ces brassements du cœur, cette palombe de l’espoir. Le poète, l’esthète, l’homme de culture, tandis qu’une larme de joie – échappée du silence, coule et disparaît dans la fange oubliée de Venise, alors que le créateur admire une fois de plus… la mer endormie – aux pieds de Murano… Le lecteur, lui, admire de l’ouvrage cette volonté d’aller à l’essentiel. Car Jean-Claude Albert Coiffard délaisse avec superbe le superflu pour se consacrer exclusivement à l’art qui nous concerne. La poésie, la véritable poésie est à ce prix.
©Jean Chatard
(Note de lecture in revue Les Hommes sans épaules, n° 31, premier semestre 2011)