Ce livre est un journal et un guide spirituels. Et c’est parce qu’il est un journal qu’il est un guide. Pour celui qui, comme Gilles Baudry, est un contemplatif, chaque instant a à voir avec l’évidence. Et son propos est de la faire partager. Évidence spirituelle qui est aussi une évidence sensible:
« Les étoiles qui sont
les fleurs les plus lucides de la nuit. »
C’est l’oreille spirituelle qui guide: le mot déchiffre et dévoile les résonances de la transcendance dans le sensible:
« Ces chants blessés des oiseaux migrateurs
qui sont la plus belle preuve du ciel ».
Sans cesse, l’esprit obéit à la « germination de la lumière », image de l’infini renaissant et source d’un élan jamais las:
«garde la page inapaisée ».
Humble et fervent, le poète sait reconnaître les délégués de l’infini. Ainsi, la première neige:
« elle est la seule
qui sache et qui se taise ».
Gilles Baudry suscite une géopoétique spirituelle à partir des monts d’Arrée: « on vit ici/… avec l’épine dorsale des monts/ pour ligne de partage/ entre deux mondes ».
Du cœur de la mystique chrétienne, il élève son poème à la contemplation de Marie:
« Son regard de vitrail
s’éclaire du dedans
sa gravité légère l’apparente au ciel ».
Sa foi le place au nombre des pèlerins d’Emmaüs, dans les pas du Christ:
«leur battement dans notre cœur
abolissait le temps ».
©Gilles Lades