L’œuvre déjà très importante de Maurice Cury utilise tous les chemins de la littérature pour canaliser une inspiration débordante dans laquelle s’épanouissent romans, poèmes, essais, théâtre, nouvelles et chroniques. C’est dire que sa copieuse bibliographie est riche de livres divers où chacun peut puiser avec l’assurance de découvrir ce qu’il cherche de création chez cet homme de cœur et d’esprit, attentif aux nuances du langage.
Avec le roman La Plage blanche, Maurice Cury nous convie à des vacances normandes au cours desquelles se font et se défont des couples insouciants à la veille de la guerre, préoccupés par leurs amours et leurs problèmes affectifs avant de prendre conscience d’événements plus dramatiques.
D’un premier abord légère, l’histoire se structure, s’étoffe et les personnages, pour insouciants qu’ils sont, se trouvent confrontés à des situations où la morale et l’éthique sont pris à partie par un narrateur dont le second roman parvient difficilement à prendre forme.
Si les femmes, mariées ou non, occupent une large place dans la vie de ce vacancier en quête d’inspiration, Maurice Cury, lui, en sait capter les ondes subtiles, les hésitations, les faiblesses, les parfums. À ce jeu subtil, le roman prend de l’ampleur, se développe afin d’atteindre cette Plage blanche où s’inscrivent successivement les traces de personnages en devenir.
Sans doute existe-t-il une part non négligeable d’autobiographie dans cet ouvrage, mais cela importe peu en regard de l’histoire qui s’annonce et se développe comme un habile jeu de construction où les personnages se définissent avec audace et lucidité, comme livrés à leur propre existence, passagère et sensible.
À noter, aux mêmes éditions, Le Cimetière du Nord, 2004, un autre roman de Maurice Cury, rédigé en collaboration avec Jean Bany qui a choisi de nous quitter en 1993.
©Jean Chatard
Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 352, septembre 2007