Tiré à part de la revue de Jacques Morin Décharge, ce dossier Jacques Kober : le créole des dieux célèbre l’un des plus troublants poètes surréalistes d’aujourd’hui, trop injustement ignoré des critiques malgré une œuvre abondante et majeure où l’originalité de style le dispute à l’invention de la recherche formelle. Brillants, brûlants, les poèmes de Jacques Kober, dans leur déroulement, se chargent de force où n’interfère aucune approximation. La richesse de ces îlots de grâce, bellement inventoriés dans ses multiples publications, rejoignent quelque part l’originalité des peintres qu’il fréquenta et qui laissèrent sur son œuvre le sceau de la création, en même temps que l’empreinte d’un surréalisme toujours vivant que le poète maintient au plus haut de son haut ramage. Entretien, analyses, signés Christophe Dauphin, Jean-Paul Gavard-Perret, Antoine Colavolpe, Pierre Grouix, Daniel Leuwers, soulignent l’importance de cette œuvre giboyeuse, palpitante, qui apporte à notre petit monde poétique les belles senteurs d’un ailleurs sans cesse renouvelé.
Ce dossier se poursuit avec les témoignages chaleureux de Monique Rosenberg, André Miguel, Paul Sanda, Pierre Schroven et Rezvani. C’est dire l’importance de cette œuvre, louée par les plus grands et cautionnée par d’authentiques créateurs. L’ensemble est habilement mis en lumière par des pages de poèmes choisis, anciens et récents, et encadré par deux reproductions (couleurs) d’un peintre cher au cœur de Kober : Jean-Marie Fage. En ces pages denses où cohabitent informations et merveilles de l’insolite, la poésie de Jacques Kober se retrouve comme chez elle, ouverte et généreuse.
©Jean Chatard
Note de lecture in Le Mensuel littéraire et poétique, n° 354, novembre 2007