Patrick Devaux semble aimer le clair-obscur : la demi-pénombre et son intimisme brûlant donnent à ses poèmes un parfum de nostalgie qui se retrouve dans « Connivences aphones » et dans « Les mots imprononçables », recueil déjà ancien (1997) publié dans la petite collection « Traverses » de L’Arbre à paroles. « comment – taire – les battements – des cœurs gravés – sur le vieux chêne ». Le style de Patrick Devaux rappelle la concision du haïku. Cette façon abrupte d’aborder la réalité le situe d’emblée dans la catégorie des poètes peu enclins au lyrisme, ce qui ne l’empêche nullement de se laisser aller à des tendresses subtiles que les titres de ces deux ouvrages laissent présager. « à la fenêtre – une bougie – achève – de grignoter – la chambre ». Conçus pour la réflexion autant que pour l’image, les poèmes de Patrick Devaux, épurés à l’extrême, véhiculent de courts messages à l’intention des imaginatifs.
©Jean Chatard
Note de lecture in Les Hommes sans épaules, n° 23/24, année 2007.