Dès l’abord, Jean-Claude Albert Coiffard, en un poème qu’il dédie à son préfacier Jacques Taurand, précise que sa poésie est de celles qui privilégient la confidence.
« Approchez-vous du livre
car je vais parler bas »
Les mots, ici, dans leur simplicité première, sont gorgés de sève et de tendresse. On les sent palpiter en même temps que le poète utilise leur rondeur, leur chair suave, afin de nous confier combien la vie est belle sous le ciel bleu de la poésie.
Parler bas, c’est développer l’échange entre personnes de la même obédience, c’est partager les foisonnements de l’âme, les élans chaleureux du corps qui défie les ans en compagnie de la tendresse. C’est aussi écouter…
« … la plume
qui roucoule
au bord de l’encrier ».
On sait, dès lors, que Jean-Claude Albert Coiffard privilégie l’amitié et sa douce chaleur humaine. Comme Robert Momeux (dont le style est proche et la teneur voisine), il pourrait affirmer : « tous mes amis sont des poètes » tant on le sent attentif à ces « merveilleux perdants » auxquels il dédie ses textes nuancés, gouleyants, fruités comme de bons vins, superbes.
« Ce peu d’éternité » est l’œuvre d’un poète authentique, cousin d’Eluard et de Max Jacob, dont la personnalité s’affirme dans le foisonnement de sentiments élevés et la couleur des mots choisis.
Un livre chaleureux ouvert sur le présent.
©Jean Chatard
Note de lecture in Les Hommes sans épaules, n° 23/24, année 2007.