La poésie de Danièle Auray nous transporte d’emblée dans ces lieux magiques où les êtres partagent avec les fées et les enchanteurs ces miroirs de l’âme où ne se reflètent que les seuls visages des ambassadeurs du rêve. Les princesses y vivent en leur domaine et les chevaux blancs y sont tout naturellement ailés. « Il y avait la peur du vide – et les enchantements. – Se donner, se reprendre – l’amour portait des roses – qui souvent déchiraient. » Charles Le Quintrec, en sa préface, souligne que Danièle Auray « nous parle du rêve – de son rêve – qui lui permet d’arracher au jour et à la nuit des astres itinérants qu’elle gouverne en y mettant de son cœur et de son âme. » C’est bien là le postulat de Danièle Auray qui « lève les mystérieuses barrières » avec cette élégance qui sied aux semeurs de rosée. Cette poésie réveille quelques douleurs étranges où naissent des accents pathétiques, tel ce quatrain : « Des hommes assoiffés burent une eau mortelle. – Et quand l’agneau égorgé – répandit son sang sur le sable – la pierre brûlante se referma sur le jour ». « La source de sable » dissimule, en ses aspects légendaires, des vérités salubres que l’on aime côtoyer.
©Jean Chatard
Note de lecture in Les Hommes sans épaules, n° 23/24, année 2007.