Avec, dès l’abord, un dessin signé Miguel Barbosa, un encouragement chaleureux d’Henri Bernier en quatrième de couverture et une traduction de Jean-Paul Mestas, Cristino Cortes entre dans le domaine de la poésie francophone bardé d’atouts majeurs. Son livre, le dixième publié de cet économiste de formation, né en 1953, est un hommage au père. Dès les premières pages de ce recueil, Cristino Cortes précise : « Je ne me situe au-dessus de personne », et cette humilité naturelle se retrouve dans la plupart des pages de cette œuvre dont le sentiment filial est au diapason des battements du cœur. Le père malade, le père qui décline, le père qui quitte le monde des vivants, sont autant de drames que chacun d’entre nous a vécus ou vivra. « Je suis resté plus riche d’avoir tant appris de lui – Avec toi mère… qui me donna de ne pas l’oublier davantage ». C’est dans ce « Hall d’hôpital » où « chaque blouse blanche est un ange et un saint » que s’opère le passage des générations. Le père meurt, le fils témoigne en poète, avec amour et respect de la vie et du temps qui passe… et le petit-fils, déjà présent au nombre des vivants, qui ouvre les yeux sur l’avenir radieux de la tendresse humaine.
©Jean Chatard
Note de lecture in Les Hommes sans épaules, n° 23/24, année 2007.