On doit saluer la parution toute récente, dans la collection Poésie / Gallimard, du tome premier de l’Anthologie de la poésie française du XXe siècle, dans la belle édition de Michel Décaudin, revue et augmentée, avec la préface de Claude Roy écrite pour la première édition de 1983.
Louis Guillaume figure dans cette anthologie, aux pages 498 à 501, pour les poèmes ; 538-539, pour la notice ; 565 dans l’index ; 569 dans la table.
Choix fort judicieux, au demeurant, que celui des cinq poèmes reproduits, même s’il se situe hors de la sélection due à l’auteur et ses proches, éditée par Rougerie en 1977, sous le titre Poèmes choisis.
Les deux premiers poèmes cités, « La vitre » et « L’oiseau », dont l’onirisme est si représentatif de la poésie de Louis Guillaume, sont extraits de La nuit parle (Subervie, 1961), livre dans lequel étaient recueillis les textes publiés antérieurement sous le titre L’Ancre de lumière (Subervie, 1958). Du premier de ces deux poèmes, « La vitre », Bertrand Degott, dans sa contribution au Colloque du 26 mai 1997 (Louis Guillaume, poète des songes vécus, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 1997), parlait d’un « texte essentiel », d’un « poème qui fait de la contradiction logique son principe d’écriture ».
Viennent ensuite :
• le poème « Le jour tout neuf », extrait du livre Le Sillage seul (Barberousse, 1967), impressionnante allégorie du temps, avec, entre nuit et nuit, ce jour qui n’est qu’un sommeil, « illusoire / Autant que le cœur noir du silence est réel » ;
• « L’oiseau d’écume », extrait de Fortune de vent (Corti, 1964), trois strophes d’une éternité aérienne, trois fois son envol de sept vers de sept syllabes ;
• enfin, tiré du chef-d’œuvre, l’un des matins d’Agenda (Subervie, 1970 ; Corti, 1988 ; L’arbre à paroles, 1996), le poème 122, « Incertitude » (annoté : « Entre nuit et jour », par le poète sur un exemplaire unique de la première édition : celui de son épouse Marthoune, déposé à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris avec la totalité du fonds Louis Guillaume).
©Paul Farellier
(Note de lecture in n° 25 des Carnets de l’association « Les Amis de Louis Guillaume, novembre 2000)